Prendre conscience de sa dépendance à l’alcool, décider d’y faire face et accepter d’être accompagné par un soignant, arrêter sa consommation quelques jours (ce qu’on appelle « sevrage« ) sont autant d’étapes nécessaires et importantes pour sortir de cette spirale infernale. Reste ensuite un défi de taille : garder sa maîtrise de sa consommation sur le long terme.
Les bénéfices d’une réduction de la consommation
De nombreuses études ont relevé les bénéfices d’une réduction de la consommation d’alcool sur des patients qui étaient alcoolodépendants. Elles ont montré une baisse très importante de la mortalité, une amélioration de certains troubles de la mémoire et une amélioration de la vie sociale et relationnelle (couple, famille).
L’abstinence, surtout au début, peut présenter quelques inconvénients comme des troubles du sommeil, une augmentation de tabagisme, une consommation accrue des boissons et d’aliments sucrés.
Mettre toutes les chances de son coté !
Il est utile de mettre au point son plan de bataille, de travailler sa stratégie :
- faire la liste de vos motivations (santé, vie sociale et affective, mieux-être, travail, famille, économies,…). Lisez-les de temps en temps, elles vous soutiendront dans les moments difficiles.
- faites la liste de vos craintes… pour en parler avec votre médecin et votre pharmacien
- repérez les moments, les endroits, les ambiances, les personnes qui accompagnent votre envie de consommer de l’alcool et préparez un plan pour y faire face : « quand je suis avec mes copains, au resto, lors d’une invitation, après le sport, quand je m’ennuie… que vais-je mettre en place pour dépasser cette envie ? »
Quelques conseils :
- Mettez au courant vos proches de votre résolution. Cela évitera certaines situations embarrassantes et vous permettra d’avoir du soutien
- Débarrassez-vous de l’alcool en votre possession
- Evitez de fréquenter vos amis qui consomment beaucoup d’alcool ou avec qui vous consommiez beaucoup
- Evitez les débits de boissons
- Face à une invitation à prendre un verre, ayez une réponse préparée à l’avance, par exemple «Je préfère m’abstenir, je dors mal pour le moment»
- Face à une forte tentation, pensez à votre liste de motivations
- Investissez-vous dans un loisir pour combler les moments que vous passiez à consommer, un loisir où les possibilités de consommer de l’alcool sont réduites
- Sachez ce que vous ferez au moment où vous vous ennuierez (lire un livre, passer un coup de fil, faire une promenade, bricoler, cuisiner,…)
- «Chouchoutez-vous». De manière spontanée ou planifiée, vivez des moments « plaisir ». Profitez d’un bon bain chaud, écoutez de la musique, visionnez un film que vous aimez, prévoyez une promenade. Essayez aussi de ressentir le plaisir procuré par les activités quotidiennes
- Des associations de patients, lieu de rencontre et d’écoute, ainsi qu’un soutien psychologique peuvent vous aider
- Soyez attentifs aux événements qui déstabiliseraient l’équilibre que vous êtes en train de construire (stress, mauvaise nouvelle, conflits, contrariétés)
Et vous ? Où en êtes-vous ?
La consommation de boissons alcoolisées est dite à risque
- Chez l’homme : à partir de 210g d’alcool pur par semaine, c’est à dire 21 verres standards (appelés aussi unités) par semaine ou 3 verres standards (unités) par jour
- Chez la femme : 140g d’alcool pur par semaine, c’est à dire 14 verres standards par semaine, 2 verres standards par jour
Pour vous aider à évaluer votre consommation, un questionnaire a été conçu. Le remplir peut vous apporter des informations très importantes sur votre consommation.
Cliquez ici pour évaluer votre consommation !
Puis s’il s’avère nécessaire, discuter des résultats avec votre médecin ou votre pharmacien est un bon premier pas dans une démarche de reprise en main d’une consommation excessive d’alcool. La réduction de votre consommation peut vous apporter de nombreux bénéfices !