La grippe, qu’est-ce que c’est ?
La grippe est une maladie infectieuse virale saisonnière survenant pendant la période hivernale, soit généralement de novembre à mars dans nos régions. Ses symptômes sont de la fièvre, des céphalées, des douleurs musculaires et articulaires, un malaise général et des symptômes respiratoires (toux, mal de gorge, congestion nasale, sinusite, otalgie, …).
La transmission se fait par voie respiratoire, et dans une moindre mesure, par les mains ou des objets contaminés.
Sauf complication(s), l’évolution clinique se fait sur plus ou moins une semaine.
Chez les personnes « à risque », les complications sont fréquentes. Elles peuvent mener à une hospitalisation voire au décès !
Quelle est la gravité de la grippe ?
La gravité de la maladie dépend de plusieurs facteurs :
- D’une part de l’agent pathogène : sa virulence, sa contagiosité, l’ampleur de la variation antigénique, …
- D’autre part de l’hôte infecté : immunité, état de santé, âge, …
On estime qu’environ 10% des patients grippés ont des complications et 10% de ces personnes seront hospitalisées.
Complications
Les complications de la grippe sont le plus souvent bactériennes (bronchites, pneumonies et sinusites).
On rencontre également, dans le décours de l’infection, des sinusites, otites et pneumonies virales. Ces dernières sont rares mais avec un taux élevé de létalité (la grossesse pourrait en augmenter le risque).
Les autres complications possibles, mais plus rares, sont les encéphalites et les myocardites.
La grippe peut également être à l’origine d’une dégradation des affections chroniques existantes (diabète, décompensation cardiaque, insuffisance rénale, BPCO, …)
La vaccination antigrippale
Le but premier du vaccin contre la grippe est de diminuer les taux de mortalité et de morbidité liés à la grippe ; en outre, il permet de diminuer le nombre d’hospitalisations et le coût engendré par les complications et les interruptions temporaires de travail.
La période idéale pour la vaccination est donc d’octobre à fin novembre
(ou jusqu’à apparition de l’épidémie saisonnière)
Qui vacciner ? Groupes à risque
Ils sont déterminés par le Conseil Supérieur de la Santé chaque année.
De manière générale :
Groupe 1 : patients à risque de complications
- Les femmes enceintes (2ème ou 3ème trimestre)
- Tout patient à partir de 6 mois qui présente une affection chronique, même stabilisée, d’origine pulmonaire (incluant l’asthme sévère), cardiaque (excepté l’hypertension), hépatique, rénale, métabolique (incluant le diabète), BMI >35, neuromusculaire ou des troubles immunitaires (naturels ou induits)
- Toute personne âgée de 65 ans et plus
- Les personnes séjournant en institution
- Les enfants de 6 mois à 18 ans sous thérapie à l’aspirine au long cours
Groupe 2 : le personnel du secteur de la santé en contact direct avec les patients du 1er groupe.
Groupe 3 : les personnes vivant sous le même toit que des personnes à risque du groupe 1 ou des enfants de moins de 6 mois.
Le CSS recommande également la vaccination des personnes entre 50 et 64 ans, surtout si elles fument, consomment de l’alcool de façon excessive ou sont obèses.
Vacciner les femmes enceintes ?
Oui car la grippe est dangereuse pendant la grossesse :
- Hausse du nombre d’hospitalisations chez les femmes enceintes (hypoxémie réfractaire, complications des soins de réanimation, complications respiratoires à long terme, décès, … )
- Hausse du risque de mort périnatale de l’enfant
- Hausse du risque d’accouchement très prématuré
Les objectifs:
- Protéger la femme enceinte à une période de diminution de son immunité
- Protéger le fœtus des suites d’une grippe contractée par la femme enceinte
- Protéger les nourrissons par les anticorps maternels jusqu’à 4 à 6 mois après la naissance
La vaccination est recommandée au 2° et 3° trimestre de la grossesse ainsi que chez les femmes en programme de procréation médicalement assistée.
Vaccination contre la grippe chez les enfants
Enfants âgés de 6 à 36 mois :
Sur la base de données de sécurité vaccinale, le Conseil Supérieur de la Santé recommande d’administrer chez les nourrissons âgés de 6 à 36 mois la dose entière du vaccin trivalent. En effet, il a été démontré que la dose entière était accompagnée d’une meilleure immunogénicité sans entrainer plus d’effets secondaires.
Enfants > 36 mois :
Le Conseil Supérieur de la Santé préconise d’administrer une dose entière du vaccin.
Le vaccin quadrivalent paraît le plus adéquat.
Les enfants âgés de < 9 ans qui sont vaccinés pour la première fois nécessitent une seconde dose du vaccin dans les 4 semaines.
Effets indésirables
Réactions locales : douleur, œdème, rougeur, induration.
Généralement de faible intensité, n’interférant pas avec les activités quotidiennes, d’une durée inférieure à 48h.
Selon les études 15 à 20%, jusqu’à 65 % (dans certaines études).
Réactions générales : fièvre de courte durée (6-12h), myalgie, arthralgie, maux de tête.
Selon les études < 15%, survenant le plus souvent chez les jeunes enfants ou lors d’une première vaccination
Contre-indications ?
Tout patient ayant développé une réaction allergique sévère (anaphylactique) médiée par les IgE à un des composants du vaccin et notamment : œufs, protéines de poulet, ovalbumine, sulfate de gentamicine, néomycine, etc.
Précautions : vaccination à différer si fièvre, affection respiratoire aiguë, premier trimestre de la grossesse
Ne sont pas des contre-indications : l’épilepsie, le suivi d’un traitement anticoagulant-antiagrégant, l’immunodépression, …